On ne présente plus Toukan Toukan, notre duo pop qu’on adore. On a discuté avec eux au sujet de leur nouveau clip afin d’en savoir un peu plus. On écoute :
Salut Toukan Toukän ! Comment allez-vous ?
Salut Léandre 🙂 On va super bien merci.
On présente ici votre clip du titre « Konowoulen », quelques mots à ce sujet ?
Alors nous avons tourné le clip de Konowoulen il y a déjà un an à la dune du Pilat. Nous cherchions un lieu particulier, à la base lunaire, aride, désertique. Nous avions pensé à plusieurs spots dans cet esprit là (en Turquie la Cappadoce, Lanzarote dans les Canaries ou encore le désert des Bardenas Reales en Espagne). Pour des raisons économiques et un peu écologiques on s’est dit que du local c’était bien aussi. Nous y sommes allés sur 4 jours et on a dormi au Camping « Les Flots Bleus ». On scrutait les moments où il n’y avait personne sur la dune notamment pour les plans drone.
L’histoire, c’est deux personnes qui parcourent une planète désertique jonchée de restes d’une société polluante. Le plastique est très présent, l’eau est rare ou toxique…etc. Mais cette planète n’est pas forcément celle que l’on croit car le cycle se répète….(je dis pas tout, il faut le regarder hein…^^!)
Le clip est dans la continuité de la chanson. Celle-ci parle de l’urgence écologique, avec la voix de « Sorrow », un personnage fantastique qui vient du futur pour annoncer la fin du monde et faire réagir les humains.
Ça ressemble à de la science fiction mais l’histoire reste plausible. Le sujet nous inquiète, nous travaille, on avait besoin d’en parler, d’autant qu’on se sent comme tout le monde, concernés et responsables ! On voulait dénoncer l’esprit « on consomme et on jette », genre la planète est foutue, pas grave on en prendra une autre etc… Quand on voit des séries et des films comme « Our Planet » de David Attenborough on se dit qu’il est vraiment grand temps de réagir avant de finir comme dans Konowoulen.
Passons au vif du sujet. Votre clip, sorti début septembre, a rencontré un grand succès. Que pouvez-vous nous en dire ?
Le clip a été réalisé par Geoffroy Virgery de Skywatcher Pictures, un ami tourangeau.
Pour nous c’est une victoire car le clip a vraiment été fait avec les moyens du bord et un budget ridicule.
L’équipe était composée de 2 personnes : Geoffroy à la caméra et Wilson de la société DroneHW. Nous avons également eu la chance d’avoir la danseuse Julia Flot à nos côtés qui nous a beaucoup impressionnés avec sa danse dans le sable. La postprod c’est Geoffroy mais également Guillaume Tripoteau (les bâtiments à l’abandon). Ce clip, comme tous les autres du groupe d’ailleurs c’est de l’huile de coude et des gens passionnés qui ne comptent pas leurs heures. On a du improviser à plusieurs reprises sur le tournage, changer le scénario, s’adapter et bricoler avec les contraintes mais ça en valait la peine on est super fier ! Probablement que les jurys ont vu le travail et la passion dans ce clip collaboratif.
Sci-on! (meilleur clip musical)
World Distribution Awards (meilleur clip musical)
Prague International Monthly Film Festival (honorable mention)
Vesuvius International Monthly Film Festival (meilleur clip musical)
X World Short Film Festival (meilleur clip musical)
Asia South East Short Film Festival (highest commendation)
…
Nous vivons une situation particulière et mondiale. Comment avez vous affronté cette crise sanitaire ?
Pendant le confinement on s’est motivé à garder un planning, à composer et garder du relationnel.
On a sorti deux morceaux (Pangolin et Take Control !) et on a impliqué notre public dans la création des clips. Ça nous a permis de nous sentir entouré, d’avoir des échanges avec plein de monde et ça nous a fait du bien.
Sinon on affronte quotidiennement la morosité et le poids des mauvaises nouvelles (dates annulées, monde de la musique en berne, plannings qui sont chamboulés, aucune visibilité sur l’avenir…) mais on essaye de garder la foi que tout va s’arranger et qu’on reprendra de plus belle quand ce sera de nouveau possible 🤞
La plupart des artistes doivent vivre avec les annulations de festivals et de concerts. Que pensez vous de cette situation ?
C’est une situation très compliquée pour tous les professionnels de la Culture. Certains métiers ou artistes peuvent s’adapter ou se raccrocher aux branches mais d’autres ne peuvent pas et ne travaillent plus depuis des mois, sans compter ceux qui vivent et construisent leur année sur une seule saison !
Les structures sont affaiblies financièrement, il y a aussi une vague de fond qui fera des dégâts sur la durée même après une reprise d’activité. C’est très difficile de se projeter et de savoir comment l’avenir va se reconstruire.
Heureusement c’est un milieu solidaire et réactif, on peut le voir dans notre entourage, il y a énormément de réflexions et de propositions, pour le moment on ne baisse pas les bras, on se bat !
On pense qu’il faut faire confiance aux professionnels de chaque domaine pour trouver les solutions et maintenir les activités culturelles en restant dans les normes sanitaires. Et nous sommes persuadés que c’est possible (nous avons fait des concerts « dynamiques » avec un public assis et masqué et malgré les conditions les gens étaient ravis de sortir, de voir du monde et de sentir des ondes positives et pour nous honnêtement c’est tellement mieux que de rester chez nous à attendre les bras croisés).
Avez-vous de futurs projets en route ?
Oui plein évidemment 🙂 ! Nous avons eu peur de ne plus rien avoir à la rentrée alors on s’est programmé beaucoup de choses …
On sort tout juste d’une résidence au Château Éphémère (« Fabrique Sonore et Numérique » à Poissy) où l’on a mis en place de nouveaux morceaux avant tout pour se faire plaisir (ce qui est très important en ce moment).
On travaille secrètement sur un live immersif de ouf avec Florian Fourmy (d’ailleurs on cherche une salle équipée pour une deuxième résidence si vous avez des contacts ça nous intéresse !!!),
On prépare un nouvel EP que l’on aimerait présenter avec une suite de singles sur le début d’année 2021 si tout va bien… Et enfin on va sortir un autre EP, cette fois instrumental pour le « Outlaw Ocean Project » de Ian Urbina. C’est un travail croisé de compositions et de journalisme d’investigation. On écrit à partir des sons de ses reportages en s’inspirant de son livre « La jungle des Océans » (en Français, éd Payot). Y’a du boulot mais tant mieux on kiffe ça 🙂
Prenez bien soin de vous <3