« Je parle pas aux cons, ça les instruits », SIXO

Salut ! Qui es-tu ?

Je me surnomme SIXO. Ce pseudo me vient de l’époque où je faisais du graffiti pendant mon adolescence, jusqu’à mes 25 ans. Par la suite, j’ai commencé à coller des affiches géantes fait-main dans Paris. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me concentrer essentiellement sur le dessin et à délaisser la bombe de peinture. En effet, je réalisais ces dessins géants au pinceau et à l’encre de chine, à partir de là que me suis concentré sur les dessins noirs et blancs. J’ai ensuite réalisé des dessins plus petits. J’ai commencé à chercher un univers me correspondant afin de le retranscrire sous forme d’illustration.

Depuis quand et comment ton projet est-il né ?

Je n’ai pas vraiment de projet, je dessine depuis que je suis petit. C’est un très bon moyen pour moi d’oublier mon anxiété le temps d’un dessin. Je cherche donc depuis le moment où j’ai quitté le cocon familial, un travail me permettant d’assouvir ce besoin vital. J’ai été un temps artiste indépendant, mais je n’arrivais pas à me vendre. C’est à ce moment-là que j’ai testé diverses techniques, en particulier le tatouage. En effet, des potes tatoueurs ou des amis tatoués me poussaient depuis quelques temps à m’y mettre.
J’ai donc fini par devenir tatoueur, ça correspond exactement à ce que je cherchais. Mon projet de calmer mon anxiété est pleinement concrétisé.

Peux-tu nous parler de ton travail ? Comment décrirais-tu tes tatouages ?

Mes dessins puisent essentiellement leur inspiration dans la culture pop des années 50-60, à travers des illustrateurs comme Norman Rockwell ou les Pulp magazines de ces années-là. Les films ont également une grande importance, j’adore les thématiques Hitchcockiennes ou les ambiances de « La nuit du chasseur ». La science-fiction de ces années-là me parle aussi beaucoup à travers des auteurs comme Philip K. Dick. Mais mes inspirations sont très larges, je pourrais écrire un mémoire ou faire un name dropping interminable. Mes tatouages sont donc empreints de personnages au style rétro faisant écho à cette pop culture qui me fascine.

Quel a été ton projet le plus fou ?

Ma seule et unique BD, « Les lumières de Tyr » réalisée avec Joseph Safieddine. Il a fallu que je réalise 140 planches, tout en étant salarié à 50h par semaine. Je faisais donc des semaines de 80h-90h pendant un an. C’est à ce moment-là que mon niveau en dessin a augmenté. Avant je faisais ça pour passer le temps, sans aucune pression, j’étais donc peu exigeant.

Exercer le métier de tatoueur, ça représente quoi pour toi ?

Le tatouage me permet d’avoir un équilibre dans ma vie, tant au niveau physique que mental. En effet, le tatouage demande beaucoup de dextérité et de concentration, il faut donc avoir une vie saine. Il faut également être en questionnement permanent sur sa pratique. En effet, je fais essentiellement des projets perso, il faut donc que je me cultive le plus possible afin de répondre efficacement aux demandes de mes clients. Il faut aussi être très critique vis-à-vis de soi-même, car un excès de confiance est toujours suivi d’un tatouage moyen, c’est une pratique qui ne pardonne rien. Le tatouage occupe mon esprit en permanence, c’est plus qu’une passion, c’est un mode de vie.

L’ESPACE DE TRAVAIL

LA CARTE D’IDENTITÉ