Pechelune Studio

« Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables, la vraie noblesse est d’être supérieur à celui que vous avez été auparavant », Ernest Hemingway

Salut ! Qui es-tu ?

Un humain qui habite dans le Périgord avec une lumière d’un peu plus de dix ans et un petit clown de presque huit ans. Sur la Terre depuis 1981, j’essaye de rester vivant par tous les moyens. Je suis Jérémie d’Angelo alias Pechelune, artiste dans l’âme depuis mes premiers gribouillis. Passé par le conservatoire d’art dramatique après le BAC, j’ai été coordinateur artistique dans une compagnie de théâtre puis comédien pendant quelques temps. Par la suite j’ai travaillé dans l’informatique, la formation et la maintenance. Le désir de création m’a rappelé il y a quelques années et aujourd’hui je suis artiste peintre et illustrateur. Je travaille essentiellement sur la « Présence » humaine.

Depuis quand et comment ton projet est-il né ?

Depuis un peu plus d’un an le projet « Présence » est né d’une erreur, d’une réflexion compliquée. Je dessinais le portrait d’une actrice espagnole reconnue, je n’étais pas satisfait de son regard et de l’expression donnée à son visage. J’ai effacé les yeux, le nez, la bouche… J’ai fermé les yeux et j’imaginais sa face telle que je voulais la traduire avec mon encre de Chine. Ensuite j’ai observé le portrait sans visage pendant plusieurs minutes et je me disais que ce serait formidable d’arriver à dessiner exactement ce que je voyais dans ma tête, le visage mais aussi l’intention, l’allure, l’expression et peut-être la pensée. Carrément la présence, le charisme, l’aura. Je me suis posé la question de savoir s’il était possible que d’autres personnes arrivent à imaginer la même chose que moi sans que je dessine les traits intérieurs… Finalement j’ai été rattrapé par un peu de conformisme et j’ai réussi à produire ce que je voulais, à savoir le regard très intense et la moue emblématique du personnage. La nuit suivante j’ai rêvé et j’ai bien réfléchi, au petit matin je me suis dit qu’il fallait que je prenne le risque de montrer un portrait sans visage, mais avec les détails qui font que le plus grand nombre pourra y voir ce qu’il souhaite.

Peux-tu nous parler de ton travail, quelle est sa spécificité ?

Le projet-concept « Présence » n’impose rien mais il oblige notre cerveau à travailler sur nos souvenirs et notre imagination. Une série de portraits pop et minimaliste en noir et blanc et sans visage. Un mélange d’acrylique, de charbon actif et de résine pour le noir profond et du blanc titane pour le blanc. Un jeu d’ombres et de lumière, un contraste maximal pour une présence augmentée. C’est un vice-versa entre l’œuvre et son spectateur. Celui qui regarde distingue puis discerne, mais si celui qui regarde discerne, il peut distinguer le personnage. Entendre un son, une musique… Se souvenir d’un moment de sa vie en rapport avec le sujet du portrait. Un procédé, un logiciel permettant de rendre le portrait vivant : plus rien n’est figé. Lors d’une exposition récente, une jeune enfant autiste a déclaré en regardant un portrait : « Je ne connais pas le monsieur mais comme il n’a pas de visage j’ai l’impression que je peux rentrer à l’intérieur pour apprendre à le connaître ». Je suis resté sans voix.

Quelles sont tes inspirations et/ou références ?

Je m’inspire essentiellement de l’univers artistique et des créations des personnages que je dessine. Étrangement mes références sont davantage théâtrales, musicales et littéraires que visuelles. Louis Jouvet, Jean Dasté, Koltès, Peter Brook, Philp K.Dick, D’Ormesson, Oscar Wilde, Arthur Rimbaud, Dostoïevski, Saint-Exupéry…

As-tu des projets en cours ou à venir ?

Je travaille actuellement à la création de portraits sur de beaucoup plus grands formats et sur d’autres supports. Je prépare une belle exposition à Cannes pour le mois d’août dans la galerie Vieceli, une collaboration est prévue avec un couple de sculpteurs de ma région. D’autres projets seront annoncés plus tard.