« Ça va aller », Papier Poché
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Avec Talent : Salut ! Qui es-tu ?
Papier Poché : Moi, c’est Julie. Graphiste habitant la très belle ville de Lyon. J’écris de la main gauche, j’ai une fâcheuse tendance à m’éparpiller dans mon travail et j’aime beaucoup porter une montre, ça a un côté rassurant pour moi. J’ai beau être auto-entrepreneur, en ce moment j’ai la casquette stagiaire. En effet, la grande marque Kenzo a décidé de m’apprendre pendant 6 mois comment fonctionne le graphisme dans le milieu du textile. C’est très enrichissant. À côté de tout ça, j’ai lancé il y a un an un projet artistique qui me tient à cœur : Papier Poché, la redécouverte du pochoir dans le graphisme.
A-T : Parle-nous de Papier Poché, quel est le parcours de ce projet ?
P-P : À la base, tout a démarré pendant mes études, en 2014. Je devais trouver une asso pour pouvoir réaliser leur identité visuelle. J’ai trouvé à Lyon : Disco Soupe, une association luttant contre le gaspillage alimentaire en récupérant les fruits et légumes invendus sur le marché pour les cuisiner et donner gratuitement à manger aux passants. Je devais donc trouver un concept de communication rapide, efficace, ludique et participatif. L’idée du pochoir m’est venue et j’ai conçu toute leur identité là-dessus ! Deux ans plus tard, diplôme en poche, un an d’entreprise derrière moi, me voilà au chômage. C’est ce temps libre qui me pousse à revenir à la création pure et dure, au fait-main. Au fond, je savais aussi que mon projet de pochoir pour Disco Soupe n’était pas terminé. J’ai donc décidé de lancer Papier Poché. Un concept : le pochoir – une série : différents visuels – une devise : fait-main. Étant graphiste, j’avais déjà les bases pour monter l’univers de Papier Poché, je savais quel chemin j’avais envie de prendre et, cette fois-ci, aucune contrainte, c’est moi le chef dans la cuisine ! Et c’est un réel plaisir de créer pour soi. C’est une histoire toute simple, mais remplie de passion.
A-T : Comment réalises-tu un pochoir ?
P-P : Pour ce qui est de la réalisation des pochoirs, dans un premier temps je cherche un thème, un fil conducteur qui va définir ma série. Je fais beaucoup de recherches typographiques, je suis assez passionnée par les symboles et la lisibilité, la façon de percevoir… Une fois que j’ai trouvé ma thématique, je me mets à réaliser différentes idées sur mon ordinateur. Cela me permet d’avoir plus de rigueur et de réutiliser mes différents éléments. Une fois satisfaite, j’imprime mon futur pochoir sur papier très épais, il faut savoir qu’une couleur = un pochoir. C’est donc beaucoup de boulot pour l’étape suivante : le découpage ! Je saisis mon scalpel et ma concentration, et c’est là que le travail est assez minutieux. Me voilà avec mes différents pochoirs pour un seul rendu final. Je procède couleur par couleur, exactement pareil que la sérigraphie en fait. Pour ce qui est du pochage, cela dépend des séries mais j’utilise un rouleau, une éponge ou un pinceau brosse. C’est aussi la dernière étape qui va déterminer la finesse de mon Papier. Ce qu’il y a d’assez sympa, c’est que chaque Papier est unique, le pochoir est un outil d’impression qui ne fait pas exactement la même impression à chaque fois ! Ça plaît à certains, mais d’autres recherchent la précision. Pour un pochoir avec deux couleurs format A4, de la création jusqu’au pochage, on peut compter une journée. Une fois le pochoir fait, un pochage peut prendre 15-20 min. Pour ce qui est de mes inspirations, j’avoue que j’ai toujours aimé travailler avec mes mains. Puis, le pochoir est un moyen d’impression qui me semble tellement oublié (on le voit seulement dans le street art ou dans la chambre de bébé). Je cherche à le remettre au goût du jour, à lui donner un petit coup de pied au c** lui permettant d’exister autrement. J’aime beaucoup la typographie, il m’arrive même de créer mes typo pour mes pochoirs !
A-T : Rencontres-tu certaines difficultés à travailler au pochoir ?
P-P : Oui, en fait je fais pas mal de ratés. Selon les formes que je découpe, la peinture a tendance à baver. Également au niveau de la découpe, un mauvais coup de scalpel est vite parti haha !
A-T : Quelle est ta plus grosse réalisation ?
P-P : Alors, pour le moment, c’est ma dernière série UTOPIE. Les pochoirs étaient très fins et plus dans l’illustration. Sinon, j’ai deux autres projets en cours qui seront à plus grande échelle. Je vais animer un atelier pochoir pour un bar à la fête de la musique dans la rue. J’ai également une commande sur mesure sur grand format qui n’est pas terminée !!
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L’espace de travail
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La Carte d’Identité
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Les Créations
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PAPIER POCHÉ :