Salut Obsimo !

 

Antonin et Andrei : Hello 🙂      

                           

Vous êtes deux, Andreï Convard et Antonin Sohier à avoir inventé ce projet de musique électro, c’est comment la vie (pro) à deux ?

 

Antonin : Pour être exact Andrei a démarré le projet Obsimo en mode solo. Il m’a demandé de réaliser son premier clip « Faceless », et c’est comme ça que l’idée nous est venue d’intégrer de la vidéo projection lors des concerts. Du coup sur scène on est deux, Andrei gère la musique et moi le VJing.                            

Andrei : Avant d’être seul dans Obsimo j’étais guitariste dans différents groupes, me retrouver seul sur scène ça faisait très bizarre au début. Maintenant avec Antonin c’est plus fun de vivre l’expérience à deux, on habite dans le même quartier à Bordeaux, on peut réfléchir ensemble à l’évolution du projet, ça reste très amical !

                                        

Votre nom d’artiste mystérieux, “Obsimo”, c’est la porte d’entrée vers votre univers ?

 

Andrei : J’ai trouvé ce nom en mélangeant le mot « Obsidienne », le nom d’une pierre volcanique qui fait référence à l’aspect visuel du projet, et « Siriusmo », un artiste allemand que j’écoutais beaucoup quand j’ai commencé à composer de la musique électronique.                                   

Antonin : L’Obsidienne a été une source d’inspiration pour le premier clip, ça nous a également influencé sur le visuel du deuxième EP, dont le nom est carrément “Obsidienne”. Pour moi Obsidienne représente la genèse de ce duo audio/visuel.

                                        

La particularité d’Obsimo, c’est de créer un univers immersif où les projections en video mapping répondent aux sons de progressive. Est-ce que vous pensez que la consommation de drogues permet de mieux le recevoir, ou en altère la perception ?

                         

Andrei : Forcement les drogues permettent de percevoir notre set différemment ahah ! Mais ce n’est pas ce qu’on vise spécialement, on veut que notre « show » puisse plaire autant à un public habitué aux concerts qu’à un public club.

Antonin : Je pense que la consommation de drogues ou même d’alcool permet de se désinhiber, de s’oublier et d’avantage se lâcher. Mais notre but est que même en étant sobre notre live puis être un voyage qui altère les sens et permette au public de se déconnecter.

                                        

Pendant le confinement, on a vu des initiatives comme celle de Jean-Michel Jarre qui a fait un show en VR pour la fête de la musique. Est-ce que vous pensez que l’immersion numérique peut remplacer l’immersion physique ?                             

     

Andrei : Je pense que c’est deux choses différentes, je vois ça plus comme une extension du live. Je n’ai pas de casque VR chez moi j’aimerais bien essayer de voir un show comme ça pour me faire un avis. Mais un concert ou un club c’est plus que la musique, c’est des interactions sociales, c’est aller dans un endroit avec des ami·es, c’est vivre une expérience complète. Pouvoir se déconnecter si tu n’aimes pas un morceau de l’artiste ou avoir un bug wifi en plein set c’est pas très immersif. Mais j’ai hâte de voir comment ça va se développer !

                                        

Les titres de vos EP sont très évocatifs (Molly, Biceps, Ivresse), est-ce que la musique est un biais pour transmettre des idées, ou permet plutôt de provoquer des sensations ?

                            

Andrei : Ces 3 titres font parties de l’EP « Addiction ». Dans ma musique il n’y a pas vraiment de paroles précises donc j’aime donner un thème qui traduit ce que je ressens. Je peux faire passer des messages grâce aux titres de mes morceaux mais ça reste très vague, je laisse place à l’imagination de celles et ceux qui m’écoutent ! Avec Antonin on aime bien avoir des thèmes distincts sur les différents EPs, ce qui nous donne une ligne directrice pour les visuels.                                     

Antonin : Effectivement c’est un peu comme si chaque EP raconteait une histoire, c’est également ce qu’on aime traduire pendant le live. Essayer de transporter le spectateur·rice dans un voyage sonore et visuel scénarisé.

                                        

À l’origine du projet, qu’est-ce qui vous a poussé à mettre la création musicale au centre de vos vies, et à faire ce pari professionnel ?

           

Antonin : Même si j’avais un groupe de rock quand j’étais au lycée, je n’aurais jamais imaginé qu’un projet musical puis être au centre de ma vie. La rencontre avec Andrei a un peu changé cette perspective. J’ai découvert le VJing grâce au projet Obsimo cette discipline me parait maintenant être une évidence. Même si c’est à petite échelle, pouvoir faire des dates dans différentes villes, voyager, rencontrer des gens passionnés me donne envie de persévérer.                                   

Andrei : J’écoute et compose de la musique tout le temps, franchement je ne me vois pas faire autre chose ahah ! Mais c’est sûr que c’est un pari de miser sur sa musique pour vivre, encore plus en ce moment avec la COVID.

                                       

Je vous ai découverts grâce aux suggestions de Spotify. Est-ce que vous pensez que ce genre de plateforme est une opportunité de se faire connaître pour de jeunes artistes comme vous, ou un frein à la bonne rémunération des artistes ?

                                

Andrei : Sur Spotify j’y suis tous les jours, c’est un outil formidable et je trouve que c’est un outil indispensable pour les artistes. Autant pour distribuer ses morceaux que pour découvrir des artistes peu connu·es. Les playlists restent très difficiles d’accès à mon niveau pour promouvoir mes morceaux mais une fois qu’un de tes titres rentre dans ce système le nombre d’écoute peut grimper très rapidement (comme mon morceau « Faceless »). Les artistes « émergeants » comme moi peuvent difficilement compter uniquement sur ces plateformes pour vivre. Surtout dans cette période COVID où tous les concerts sont annulés, on aurait aimé que les plateformes comme Spotify débloquent des revenus pour soutenir les petits artistes. Je ne vois donc pas du tout ces plateformes comme un frein, mais j’ai conscience de ce qui pourrait encore être amélioré. 

                                  

Des dates à venir prochainement ?

Andrei : En ce moment, c’est chaud. On a 2/3 dates de prévues mais on ne sait toujours pas si ça va être maintenu. En tout cas, soyez présent·es sur vos ordi le 7 octobre : c’est la sortie de mon dernier morceau « Club Memories », à découvrir sur toutes les plateformes de streaming .                                

Antonin : Oui c’est dur d’y voir clair dans l’avenir pour les prochaines dates, depuis mars c’est un peu toujours la même chose: on a espoir d’une reprise des concerts et le gouvernement repousse toujours la date. Heureusement on peut faire quelque DJ sets en open air, mais on est impatient et motivés pour remonter sur scène

OBISMO :

Par Laetitia Germain-Thomas – Le 28.09.2020