Salut ! Qui es-tu ?
Bonjour, ici Mardi Midi, je bricole tout seul de la techno un peu noise un peu destroy un peu pop sur des machines principalement analogiques et sans ordi. Je dédie mon projet à des formats « clubs », comme un exutoire à la fois violent et bienveillant. J’expérimente pas mal donc mais en gardant toujours à l’esprit de faire une musique qui se danse ; et ça m’amène à jouer avec les codes de l’électro que j’aime beaucoup manipuler (j’apprécie les mesures à cinq temps par exemple). Sur les clips et visuels et sur les grosses scène comme celle de Crossroads, mon acolyte Thomas (aka Fig.) s’occupe de l’imagerie vidéo, et en mode concert il traite son VJing noir et blanc aussi comme un éclairage à part entière.
Comment s’est déroulé l’enregistrement de ton live pour le Crossroads Festival ?
J’ai la grande chance de bien connaître la scène du Grand Mix (Tourcoing) et les gens qui travaillaient lors de cette captation donc ça s’est fait très naturellement. C’est dingue cette dizaine de personnes payées au service de mon projet (solo) tout d’un coup. Mais autant jouer dans une cave au milieu d’une centaine de personnes c’est du fun assuré, autant se retrouver tout seul face à 15 techniciens pros qui ont tout vu tout entendu, et qui sont mon public de facto, c’est pas mal de pression quand même (même si ces gens sont adorables, ne jugent pas et sont vraiment à fond pour que tout soit au top).
Cela devait être une expérience assez inédite, tu as hâte de le découvrir lors des diffusions du 8 au 11 septembre ?
J’avais déjà fait un livestream pour les copains copines et les réactions en direct sur les réseaux sociaux sont exceptionnelles. Ça n’a rien à voir avec le ressenti de la foule qui bouge tout contre toi mais c’est très gratifiant ce public à distance, très à l’écoute, attentif, attentionné, qui exprime explicitement sa satisfaction par écrit. Evidemment sinon, rien ne vaut le vrai live avec un public — « avec » car vraiment j’envisage pas l’artiste comme plus important que le public, d’autant plus en culture club. Ces moments se construisent vraiment ensemble, donc l’expérience Crossroads ça a des airs de résidence-répétition plus que de concert c’est sûr.
Et si c’était à refaire ?
Je changerai le premier titre du live enregistré : la première moitié du set ne décolle jamais vraiment et j’ai peut être fait la setlist avec trop peu de recul… et sans public sur lequel s’appuyer ça s’est avéré moyen (j’improvise toujours mes lives donc le ressenti particulier de chaque show nourrit vraiment la musique : encore une fois c’est une collab entre le public, les artistes, et les techniciens (et le staff de la salle, du bar, etc) pour que ça fonctionne (en tout cas pour ce projet improvisé).
Un petit mot te concernant, as-tu des sorties prévues prochainement ? Quelles sont tes actualités ?
Je prépare un EP pour l’automne, j’ai déjà deux tracks prêtes à mixer et deux supplémentaires sur les rails ; je vais tenter de démarcher des micro labels spécialisés sur ces esthétiques en Europe et sinon ça sortira quand même avec mon collectif « Bruit Blanc XYZ ». La direction sera plus nette et minimaliste que l’EP précédent, de la techno à danser tout en gardant un côté expérimental fort des rythmiques atypiques aux sonorités noises.
J’espère reprendre le live aussi bien sûr : toutes mes tracks sont composées sur ce postulat car je bosse en studio avec le même setup que sur scène et de la même manière, donc j’ai hâte qu’on m’invite à danser même si il faut un peu de temps avant qu’on se re-mélange sur les dancefloors.