«Ne blesse pas les autres tandis que tu livres tes propres combats», Kuro
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Avec Talent : Hey, qui es-tu ?
Kuro : Moi c’est Kuro, j’ai 21 ans et toutes mes dents. Je dessine depuis tout petit mais c’est au lycée que, face à l’ennui que me faisait éprouver le système scolaire, j’ai commencé à concrétiser tout ça en publiant mon travail sur Internet. J’ai étudié à l’ESMA, une école d’arts appliqués privée bien bien chère et avec un esprit qui ne me correspondait pas, mais où j’ai cependant obtenu un BTS design graphique et où j’ai fait la rencontre des membres du groupe d’artiste dont je suis membre : j’ai nommé le collectif Karbone. J’ai fait quelques expositions et performances. Je travaille souvent avec le street artist montpelliérain Mara avec qui j’étudie et je m’intéresse maintenant de plus en plus à la peinture et aux grands formats. Je suis obsédé par l’encre, la nature organique, la poésie, l’abstraction et le malaise de la condition humaine.
Depuis quand et comment ton projet a-t-il été lancé ?
J’ai commencé à me mettre à vraiment dessiner au lycée car je m’ennuyais beaucoup en cours. Durant mes années lycée, j’ai donc créé une page facebook où je postais mes dessins mais c’était vraiment mes débuts dans ce domaine. Après une mise à niveau en arts appliqués où j’ai pris en maturité et en technique, je me suis dit que les travaux publiés sur cette page n’étaient plus représentatifs de ce que je voulais montrer ne serait-ce qu’en terme de qualité. J’ai alors décidé de la supprimer et je me suis lancé dans une quête effrénée pour trouver un « blaze » .
Alors, d’où vient «Kuro Mtp» ?
Il y a une chose qui était claire pour moi, c’était le noir. C’est-à-dire que mon identité devait se baser autour de ça, notamment parce que j’étais et suis toujours obsédé par l’encre mais aussi pour d’autres choses – mais bon il faut bien garder un peu de mystère. Je savais aussi que je voulais quelque chose de simple, en peu de lettres et qui peut se retenir facilement. J’ai d’abord pensé à « noir » ou « black » tout simplement, mais tu imagines bien tous les noms connus qui comportent ces mots, finalement un ami m’a dit « toi qui a toujours été passionné par le Japon et qui est un gros consommateur de mangas, pourquoi tu n’essaies pas simplement le mot noir en japonais ? ». Ça m’a paru aller de soi et donc voilà : Kuro signifie « noir » en japonais – c’était en juin 2015.
Bon, ce que je ne savais pas c’est qu’un milliard de geek et d’otaku utilisaient déjà ce pseudo, d’où le fait que j’ai dû rajouter la mention « mtp » (Montpellier) après sur Instagram car il n’était plus disponible. Apparemment je ne suis pas le seul, je pense notamment à mon ami Mara qui a dû faire la même chose. Après ça ne me dérange pas plus que ça, je suis né à Montpellier et je n’ai aucun mal à assumer mes racines même si la conquête du monde reste mon objectif ahah.
Quelle a été ta réalisation la plus folle ?
En ce qui concerne ma réalisation la plus folle, je dirais qu’il s’agit d’une fresque dans un escalier avec mes collègues CHMP et No Luck, artistes avec lesquels nous avons par la suite fondé le collectif Karbone. Il ne s’agit pas de ma réalisation la plus folle en terme de résultat final ni même en terme de danger d’exécution, mais c’est la première fois qu’on dessinait sur un mur. C’est aussi une question de contexte. Les murs de la cage d’escalier étaient pourris, tout craquelés, on les a donc repeints avant de commencer à dessiner dessus. C’était d’ailleurs une bonne excuse au cas où le propriétaire pétait un plomb en voyant ce qu’on avait fait sur ses murs. Après tout on a quand même repeint pour lui ahah. Au final, on a passé 7h dans cette cage d’escalier, de 22h à 5h du matin : une sacrée soirée qu’on est pas prêts d’oublier et qui annonçait plein d’autres aventures !
Quels sont tes inspirations et références ?
Au niveau de mes inspirations et références, les premières images qui ont frappées ma rétine et marquées le début de ma culture graphique sont les mangas et les films d’animation japonais en général. Sinon, avec le temps, j’essaie aussi de m’inspirer de choses proches de moi comme le travail d’autres artistes montpelliérains et de mes amis. Après, Internet, Pinterest et Instagram sont une vraie mine d’or d’inspirations en tout genre. Si je devais citer un artiste que je trouve vraiment incroyable et qui m’influence beaucoup, je dirais James Jean. Je m’intéresse aussi de plus en plus au graffiti et à des styles illustratifs plus simples et épurés. Moi qui ai toujours été un adepte des compositions surchargées, j’apprécie le fait de pouvoir faire des choses simples mais avec un fort contraste et donc un impact visuel important. Enormément d’images et d’artistes me fascinent. Le piège c’est finalement de se perdre dans ce trop plein d’informations, mais je sais qu’un jour j’arriverais à synthétiser toutes ces influences pour créer des œuvres qui me sont vraiment propres.
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L’espace de travail
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La Carte d’Identité