KID AMONG GIANTS est de retour après 2 ans d’absence. Il signe son retour avec une mixtape et un style radicalement différent, tout en gardant les mêmes propos. On en a profité pour lui poser quelques questions :
Salut Kid Among Giants, nous te connaissons déjà, mais c’était il y a deux ans. Une présentation rapide ?
Salut ! Effectivement, ça fait un moment maintenant. Et bien, je m’appelle toujours Robin Boulay, j’ai maintenant 23 ans et j’évolue en solo avec le projet Kid Among Giants. Je joue également dans pas mal d’autres groupes, comme Supersensible, un duo de pop en français, Caracas Poney Club mon duo trap punk electro ou encore Dinosaur2000 et Pacocha Disco Brigade pour les musiques électroniques. J’organise avec un groupe d’amis toujours pas mal de concerts avec l’asso/collectif Teen Spirit à Tours et je suis pas mal engagé dans Radio Béton.
Durant ces deux années, ton projet à bien évolué et tu as beaucoup voyagé, tu peux nous en parler ?
C’est clair qu’il s’est passé beaucoup de choses en 2 ans. Il y a deux ans quasiment jour pour jour, je sortais «Kid Among Giants», mon premier véritable EP après une démo en décembre 2016. C’était un disque assez inspiré dream pop, qui parlais globalement de l’absence et donc assez tristoune. J’ai pas mal tourné pour défendre ce disque, en France, avec quelques dates assez cool, j’ai notamment eu la chance de partager la scène avec des artistes que j’adore comme Pixx au Pop Up du Label (Paris), Holy Motors et Domi Chansorn de FAI BABA au Supersonic (Paris), Yan Wagner au Potager Electronique de Tours ou encore Winter. J’ai aussi pas mal tourné à l’étranger sur cette période, notamment en avril 2018 ou en juillet 2019. Sur ces tournées j’ai joué à Prague, Berlin, Rotterdam, dans des petites villes de République Tchèque, d’Allemagne… Je suis aussi parti quelques jours en Belgique avec mes potes de LVOE l’année dernière. Ces dates à l’étranger c’est mon meilleur souvenir de ces dernières années, ça a été assez exceptionnel, j’y ai fait de superbes rencontres, que ce soit les orgas, les groupes avec qui j’ai partagé le plateau (mention spéciale à mes potes de VVYNN en Belgique) ou tout simplement le public. En tout ça représente pas loin de 70 concerts sur cette période et ça m’a pas mal permis d’évoluer artistiquement et humainement.
Tu sors une mixtape pour préparer la sortie de ton EP. Un mot la-dessus ?
En fait, ça fait plus d’un an maintenant que je bosse sur un EP, j’ai dû enregistrer quelque chose comme 80 chansons, j’ai vraiment pris le temps d’essayer de faire quelque chose de bien. Après, je bosse depuis quelques temps en management avec mon ami Arthur Mercier et on a réfléchi à une vraie stratégie de sortie pour cet EP et c’est toujours un peu relou c’est que ça prend un temps fou de faire une bonne sortie. Si tu le sors avec un label, ça va s’étirer dans le temps, ça risque aussi de pas se passer comme prévu et si tu choisi de le sortir tout seul, il va falloir trouver des financements, un entourage et ça aussi c’est long et fastidieux. Du coup en attendant que ce fameux disque sorte, je me suis dit que ça faisais quand même deux ans que j’avais rien sorti et qu’il était temps de sortir du bois. Comme j’avais enregistré beaucoup de chansons et que j’avais dû en garder que 6 pour l’EP il m’en restait pas mal que je trouvais bien et qu’il aurait été dommage de laisser dans mon disque dur. Du coup en attendant, j’ai compilé 9 morceaux, 7 originaux, un remix et un featuring avec mon pote 3XNOIR et je me suis dit que j’allais le sortir, sans stratégie particulière parce qu’au bout d’un moment, je suis musicien et pas gérant de start up et qu’il faut bien sortir du son. C’est comme ça qu’est né Before The Bloom et j’ai choisi d’appeler ça une mixtape parce que ça me permettait de m’affranchir de tout format et un peu à la manière de ce qu’il se passe dans le rap, ça permet aussi d’annoncer la suite.
Ton style musical à changé depuis cette sortie, pourquoi ?
C’est vrai que ça a pas mal changé, mais comme je te disais c’est qu’il s’est passé deux ans et que j’ai pu expérimenter pas mal de choses sur scène. J’ai pas mal grandi aussi et j’ai évolué en même temps. J’avais pas envie de sortir le même disque à chaque fois et j’ai décidé de plus me mettre de barrière. J’écoute beaucoup de rap et j’aime l’autotune, je fais pas de différence entre l’autotune et une pédale de disto, pour moi c’est un effet, et ça sert une esthétique. Sauf qu’avant, j’avais peur de me faire tomber dessus si j’en mettais sur ma voix. Pareil pour l’esthétique plus générale du disque, j’écoute beaucoup de musique électronique et avant d’être guitariste, chanteur ou quoi que ce soit, je suis surtout un producteur de musique électronique, ça me semblait logique de tendre vers ça et j’aurais beaucoup de mal à faire marche arrière. Quand j’écoute le travail de 3XNOIR qui est en featuring sur un morceau, je me dis que c’est vers ça que je veux tendre, j’adore sa vision de vouloir faire de la musique qui soit à la fois dance et mélancolique, pour moi c’est le stade ultime de la création sensible. Je pense que plus qu’un virage artistique, je me suis ouvert un nouveau champ des possibles et je me suis rendu compte que si je faisais un morceau dance avec de l’autotune et des basses de Juno 106, personne n’allait me tomber dessus et que même si on me le reprochait, tant pis, c’est pas à eux que j’ai envie de parler. C’est sûr que du coup ça sonne peut être plus mainstream, ou pas d’ailleurs j’en sais rien, mais je m’en fiche, je réfléchis pas à ça, c’est surtout ça correspond au son que j’ai envie de faire en ce moment et que ça j’y peux rien.
Tu repars sur les routes bientôt ?
C’est pour l’instant assez calme par rapport à d’habitude, on est en train de réfléchir à monter une petite tournée et à se placer sur quelques premières partie mais je peux pas trop en dire pour l’instant. Disons que je me presse pas non plus à retourner sur scène, je prépare le nouveau live et j’ai envie que ce soit niquel, mais c’est sûr qu’il va se passer des choses dans les mois qui viennent. Je serai à Bordeaux à l’Antidote le 28 février. Enfin, je donne un concert semi acoustique à l’Espace Malraux de Joué les Tours le 10 mars prochain en ouverture du dernier spectacle du danseur Benjamin Millepied, ainsi que le 11 avril au Temps Machine avec Kid Francescoli. Cette formule semi acoustique est assez différente de ce que je fais habituellement, plus épurée et minimaliste, je l’avais testée à Bruxelles en avril dernier et c’était une bonne expérience. Pour le reste des dates, ça tombera au fur et à mesure, on y travaille…