« La créativité est une drogue dont je ne peux pas me passer », Cecil B.DeMille

 

Avec Talent : Salut, qui es-tu ?

Kathleen Bellonde : Je m’appelle Kathleen et je suis créatrice de bijoux pour ma propre marque «Kathleen Bellonde». Je suis une passionnée du fait main et je n’imagine pas une seconde ma vie sans la création.
Mon atelier est installé dans l’ancien hôpital St-Vincent-de-Paul (Paris 14ème). Cet espace éphémère, plus connu maintenant sous le nom «Les Grands Voisins», est un endroit merveilleux, riche en créativité, rencontre et projet.

A-T : Quand et comment as-tu lancé ton projet ?

K-B : La création a toujours fait partie de ma vie. Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai décidé de faire des études d’art et plus particulièrement en Design Textile. C’est lors un projet d’étude que j’ai créé ma toute première collection de bijoux. J’ai ensuite enrichi mes connaissances en effectuant un stage chez une créatrice de bijoux. Suite à ça, c’était une évidence, je voulais créer des bijoux ! C’est donc en 2014 que ma marque «Kathleen Bellonde» a vu le jour. Depuis, mon style c’est affirmé et je ne cesse d’expérimenter de nouvelles techniques.

A-T : Quel aspect de ton travail te plaît le plus ?

K-B : L’aspect de mon travail qui me plaît le plus, c’est lorsque j’enfile mon tablier, m’installe devant mon bureau et que je commence à donner forme au bijou. La phase de création est vraiment mon moment préféré. Plus rien autour ne compte à part mon futur bijou. Bien entendu, être créatrice de bijoux ce n’est pas 100% de son temps consacré à la création. Il y a aussi beaucoup de choses à gérer en parallèle et il faut savoir parfois relever le pied pour s’occuper de choses un peu moins passionnantes.

A-T : Quelle a été ta réalisation la plus folle ?

K-B : Ma réalisation la plus folle, je dirais la nouvelle collection que je suis en train de créer. Vous allez me demander pourquoi ? Et bien tout simplement car il y a encore quelques mois je n’y connaissais rien à la technique que j’emploie. C’était un véritable challenge ! Je me suis donc lancée comme objectif de créer des bijoux en métal. Pour cela j’utilise de la pâte de métal et plus particulièrement du bronze rosé.
La pâte de métal ressemble au premier abord à une sorte de pâte à modeler de couleur marron. Une fois la forme sculptée et séchée, il faut délianter le bijou c’est-à-dire passer le bijou à la plus haute température d’un four domestique, pendant plusieurs minutes, afin d’éliminer les liants présents dans la pâte. Ensuite, le bijoux doit être cuit dans un four professionnel pouvant atteindre jusqu’à 950°. Une fois cuit, le bijou s’est transformé en métal. Il reste ensuite toute une phase de polissage pour donner un effet miroir au bijou. En théorie ça peut paraître simple mais en pratique c’est une toute autre histoire. Il m’a fallu énormément de tests avant d’obtenir le résultat escompté. Étant perfectionniste, je très exigeante sur le résultat. Si celui-ci n’est pas à la hauteur de mes attentes, je préfère améliorer ma technique plutôt que de proposer un produit médiocre qui ne me donne pas satisfaction.

A-T : Rencontres-tu certaines difficultés dans ce métier ?

K-B : Dans chaque métier, il y a des difficultés. Pour un créateur, la première difficulté peut être la solitude.
Beaucoup de créateurs n’ont pas la possibilité d’avoir un atelier en dehors de leur habitation et peuvent vite tomber dans une bulle qui les coupe du monde. On peut aussi vite se retrouver seul face à plein d’interrogations avec personne pour échanger. Heureusement, j’ai découvert des groupes de créateurs qui permettent de se rencontrer ou bien de discuter virtuellement sur différents sujets. Il y règne une atmosphère de solidarité et d’entraide qui nous booste beaucoup. De plus, il peut être difficile de différencier sa vie professionnelle de sa vie personnelle. Avant d’obtenir mon atelier je travaillais seule chez moi, où je m’étais aménagée un petit coin travail. Il est vrai que lorsque j’avais un moment de libre, ma première réaction était de créer des bijoux. Je ne faisais jamais une vraie coupure. Depuis que j’ai mon atelier, il n’y a plus aucun outil chez moi et donc même si j’avais envie de créer je ne pourrais pas. J’ai ainsi trouvé un meilleur équilibre et une fois l’atelier quitté, je ne pense plus (ou presque plus ) à mes bijoux et prends le temps de profite de la vie et tout ce qui m’entoure.

 

L’espace de travail

La Carte d’Identité

KATHLEEN BELLONDE :

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