Un dealer de shit, une cliente aux boucles folles. « 45 Tours » c’est l’histoire d’amour illicite entre Enchantée Julia et Prince Waly.
Une ballade aux tournures nineties, pour s’évader au volant d’une Alfa Roméo dans une brume en technicolor. Ou bien est-ce la fumée d’un cône qui envahit la pièce tandis que tourne du Marvin Gaye sur la platine ?
Fille du jazz, elle a grandi parmi les 45 tours de ses parents jusqu’aux mixtapes rap de la grande soeur. Elle voulait hériter du bling
bling des seventies et des désenchantées nineties, mais on est en 2000. On a passé le bug. On doit déjà être dans le futur du R’n’B même, en 2018 peut-être.
Dans ce futur, elle s’est entourée de producteurs frais et créatifs du moment : les Saintard, Terrenoire, Klë…

Elle chante de sa voix calissonne un Are And Be moins léger que les autres, des chansons sur l’être ou ne pas être. De Solange à Quadron, de Nougaro au G-funk, la féminité, la poésie et l’enivrement, girl power et grandes bagouzes. Le visage d’un ange mais le coeur d’un OG. Armée pour la vie, il ne lui reste plus qu’à attendre ton Prince du haut de la plus haute tour de ton château de sable. Son nom voudrait évoquer ces étendues qui à l’air du temps se forment en dunes, mais revoilà la réalité : intérieur nuit, 2-pièces parisien sans ascenseur et toujours pas de Roméo en vue. Des heures au téléphone à enrouler le câble comme on se ferait les boucles. Raccrocher finalement, rêver de Clyde. Pour être Bonnie s’il faut retourner rider toute la nuit alors tant pis, demain c’est loin.