« Oui », Ditti
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Avec Talent : Holà ! Qui es-tu ?
Ditti : Olaa, je suis Vincent, j’aime la musique, le fromage, la fête et les gens. Et je fais de la musique sous le nom de Ditti.
A-T : Quelle est l’histoire de Ditti ?
D : Après avoir joué dans plusieurs groupes plus ou moins avouables, j’ai découvert la MAO (musique assistée par ordinateur). Ça a été une porte ouvrant sur un paysage sans fin puisque je pouvais créer mes chansons tout seul, retravailler mes riffs de guitare pour (enfin réussir) à en sortir des sons dingues et faire les parties rythmiques et les mélodies sans batterie ni synthé. J’ai donc fait mes premières musiques sur Fruity Loops (<3), puis je suis passé sur Ableton qui m’a permis de jouer mes musiques en live.
A-T : Pourquoi «Ditti» ?
D : Ça vient du sanscrit Ditthi, qui veut dire « compréhension ». Que ce soit dans la musique ou en général, chercher à comprendre est pour moi une bonne source de motivation. Mais paradoxalement assez souvent quand je compose, moins je capte ce que je suis en train de faire et plus je crée des choses que j’aime ! Du coup, j’essaye souvent de trouver un juste milieu. Quand je commence un nouveau morceau, je pars sur des bases solides : un synthé que j’aime particulièrement et que je maîtrise, une cappella qui me parle et que je peux remanier facilement, une rythmique de percussion stable sur laquelle je peux m’appuyer… Puis, je pars un peu dans l’inconnu, j’utilise des accords que je ne connais pas (et qui n’existent peut-être pas d’ailleurs), des samples étranges qui ne sonnent bien qu’une fois mélangé au reste, des synthés incontrôlables qui sortent des sons perchés. Et le mélange de cette maîtrise et cette incompétence peut donner des résultats magnifiquement inattendus.
A-T : Que peux-tu nous dire sur ton EP, sorti récemment ?
D : C’est le premier EP que je sors sous Curuba, le label que j’ai monté cet été avec trois potes producteurs. Il s’appelle Samma, qui est lié à « Ditthi ». « Samma Ditthi » veut dire « la juste compréhension ». Pour continuer sur l’idée de compréhension, je m’aperçois souvent que je comprends des faits ou des idées différemment selon les moments/époques de ma vie. Ma compréhension est toujours partielle, et c’est pour ça que la notion de « juste » est nécessaire, car elle permet de modérer les idées. C’est pareil quand je fais des musiques, j’essaye de pondérer mes idées et mes envies du moment pour atteindre un résultat plus global et moins proche de mon état à l’instant T. Samma, c’est donc le résultat de cette recherche d’un « juste » milieu, entre le relaxant et l’énergisant, l’évidence et le surprenant, le classique et l’original, entre ce que je veux créer et ce que la création m’impose.
A-T : Un mot pour la fin ?
D : 🙂
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L’espace de travail
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