« Quel enfer », Chute de string

Salut, qui es-tu ?

Salut ! Je suis Cédric, tu peux aussi m’appeler CDS ou parfois Chute De Strings mais ça deviendrait un peu trop intense.

Depuis quand et comment CDS a vu le jour ?

À la base, Chute De Strings était le nom de mon blog musical (aujourd’hui décédé) aux articles édulcorés et provocateurs. C’est vite devenu mon pseudonyme d’artiste, ayant toujours fait de l’illustration depuis mes 16-17 ans. Je suis parti de mes initiales (CDS de Cédric De Smedt) pour arriver à quelque chose qui reste en tête et interpelle. Le tatouage n’est venu que bien après. J’ai commencé à tatouer il y a 3 ans, en 2015 à mes 23 ans. Je me suis lancé en autodidacte parce que je n’avais plus le temps d’aller à mon atelier de gravure, ayant choppé un CDI de graphiste à l’époque. Mes horaires ne correspondaient plus et je devais trouver quelque chose à faire de mes mains. Ironiquement, j’ai quitté la gravure traditionnelle pour me lancer dans la gravure sur peau, le dernier support que je n’avais pas encore exploité dans cette discipline.

Comment définirais-tu ton travail ?

C’est toujours difficile de définir son propre travail. On m’a un jour dit que mon travail était « habité » par quelque chose. Mes démons sans doute. Et je trouve que c’est assez vrai. On peut bien le ressentir dans mon travail en noir. Dans celui en couleurs, c’est plus complexe, ça part vraiment en couilles. Il y a un côté tripant, psychédélique, parfois teinté d’humour ou d’un certain malaise. Mon univers reste assez sombre dans l’ensemble et même si je fais parfois des pièces fort différentes les unes des autres, on ressent qu’elles baignent toutes dans ce même univers. Le truc aussi, c’est que j’ai appris à découvrir le monde du tatouage et je suis assez vite tombé amoureux du traditionnel américain : les gros traits, les aplats solides de couleurs et les dégrades en whip shading. Je dirais que mon travail en tatouage est la rencontre entre ce monde-là et mon travail en gravure de l’époque.

Quel a été ton tattoo le plus fou ?

Le tattoo le plus fou fut mon premier bras entier en freehand sur mon client Nicolas, devenu un très bon ami maintenant. J’avais toujours rêvé de faire du freehand sur de larges parties du corps. Nicolas appréciant énormément mes pièces m’a proposé son corps entier en me donnant carte blanche et toute sa confiance. Après 4 sessions de 4-5h, j’ai fini son premier bras. Un trip masque Hannya aux traits suspects et un serpent qui s’entremêlent. J’ai vraiment aimé bosser sur ce premier projet avec Nicolas et au fil des heures passées avec son client, on finit par tisser des liens, on tripe, on rit. C’est ce que je cherche en tatouant, créer des liens avec mes clients, aussi minces soient-ils. Je n’aime pas rester dans mon rôle de technicien uniquement. Aujourd’hui, je suis sur son deuxième bras entier, un combat tigre aux mille pattes contre dragon chinois avec du whip shading de partout. De plus en plus de clients me proposent des zones entières de leur corps pour du freehand. C’est vraiment le kiff total et je les en remercie.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune voulant se lancer dans le vaste monde du tatouage ?

Persévérer. Ne jamais être satisfait de son travail pour se forcer à aller encore plus loin. S’ouvrir aux autres et au monde, on ne tatoue pas seul, on tatoue quelqu’un. Ne pas s’enfermer dans une caricature du tatoueur, le monde du tatouage est aussi vaste et varié que le monde lui-même. Et acheter une à deux très bonnes machines plutôt qu’un kit de tattoo chinois pas cher pour commencer, ça fera de grosses économies.

L’ESPACE DE TRAVAIL

LA CARTE D’IDENTITÉ

CHUTE DE STRING :